Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

 Le Syndrome de l’imposteur n’est pas une pathologie, en tout cas, il n’est pas reconnu comme tel dans les classifications psychiatriques.

Ce syndrome a été défini en 78 par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne A. Imes comme :

« Un doute maladif qui consiste à nier la propriété de tout accomplissement personnel et à rejeter plus ou moins systématiquement, le mérite lié à leur travail et à attribuer leurs succès à des éléments extérieurs (la chance, leurs relations, des circonstances particulières). »

 Quelles sont les causes du syndrome de l’imposteur ?

 Les facteurs socio-culturels et économiques
  • L’individualisme et l’esprit de compétition
  • Le culte de la performance et la mise en concurrence des personnes
  • Les normes sociales auxquelles il faudrait se conformer (Pour exister, pour être heureux, pour être reconnu, il faut être le meilleur, le plus intelligent, riche, admiré, …)
  • L’injustice qui nous fait que pour certains, la réussite est facile
  • Le storytelling qui nous fait croire que pour certains, la réussite est facile
  • L’utilisation excessive des réseaux sociaux

J’ai écrit tout récemment, un article « Pour une utilisation sage et raisonnée des réseaux sociaux », cliquez ICI pour le lire.

Les facteurs éducationnels et familiaux

 Par exemple :
– Une éducation très exigeante sur les résultats scolaires, jamais assez bons
– Une injonction à trouver un job qui nous plaît
– Des parents qui dévalorisent, humilient, critiquent l’enfant

 Les facteurs personnels
  • Le manque de confiance en soi
  • La comparaison excessive couplée à une position de vie +/-
  • La peur de l’échec, de la sanction, de la punition
  • L’insécurité matérielle
  • Le besoin de reconnaissance
  • Le driver « Sois parfait » omniprésent et culpabilisant
  • La peur du rejet (besoin d’appartenance), …

Quelles sont les conséquences du syndrome de l’imposteur ?

 D’après Clance et Imes, le Syndrome de l’imposteur présente 4 conséquences (4 comportements qui font « effet boule de neige ») :

  • Travail avec acharnement par crainte d’être découvert comme escroc.
  • Porter un masque et dire ce qu’on croit que les autres veulent entendre, ou s’attendent à ce que l’on dise. Soutenir les idées d’une autre personne et minimise ses propres capacités. Ainsi, « l’imposteur » croit que personne ne peut le critiquer ou le détester, parce qu’il est compréhensif et agréable. => Faux-self
  • User de son charme et de sa perspicacité pour gagner la faveur des autres et être reconnu.
  • Faire preuve de modestie, éviter de montrer sa confiance en soi afin que personne ne puisse défier la personne sur son intellect ou ses idées ; il s’agit d’éviter les conflits et les confrontations.

Quelles sont les stratégies de défense déployées ?

Dans son livre « Cessez de vous déprécier », le psychologue Kévin Chassangre, décompose le syndrome de l’imposteur en 3 piliers :

  • L’impression de tromper son entourage qui renvoie à la conviction de ne pas être à la hauteur
  • La mauvaise attribution, c’est-à-dire, le fait d’attribuer les situations vécues à des facteurs externes comme la chance ou le hasard ; ce que l’on appelle le locus of control externe.
  • La peur irrationnelle d’être démasqué.

C’est la crainte d’être démasqué qui va pousser « l’imposteur » à mettre en œuvre des stratégies pour masquer l’escroquerie dont il se sent coupable.

  • La stratégie overdoing qui consiste, par rapport à une tâche à accomplir, à investir une très grande énergie. Ceci permet à la personne d’attribuer à cette grande quantité de travail le succès de l’entreprise et non à ses compétences réelles. Le perfectionnisme est ici, associé à un mécanisme d’adaptation au sentiment d’insuffisance. Cependant, à long terme, cette stratégie peut poser des risques de burn-out chez la personne.
  • La stratégie underdoing prépare quant à elle, la personne à l’échec, pour lequel elle a une explication toute faite, et lui permet d’attribuer à la chance ou à un contexte particulier les raisons de la réussite éventuelle.
    La procrastination est ici utilisée comme mécanisme d’adaptation au sentiment d’insuffisance de la personne.

 Malheureusement, dans les deux cas, ces deux stratégies viennent renforcer le syndrome.

Le Dr. Valerie Young, dans son livre « The Secret Thoughts of Successful Women : Why Capable People Suffer from the Impostor Syndrome and How to Thrive in Spite of It » paru en 2011, a identifié des profils de personnes qui éprouvent des sentiments d’imposteur :

  • Les « perfectionnistes » qui se fixent des attentes extrêmement élevées, et même s’ils atteignent 99 % de leurs objectifs, ils vont les ressentir comme des échecs. Une toute petite erreur les amènera à remettre en question leurs propres compétences.
  • Les « experts » qui ressentent le besoin de connaître chaque information avant de démarrer un projet et recherchent constamment de nouvelles certifications ou formations pour améliorer leurs compétences. Ils ne postuleront pas un emploi s’ils ne répondent pas à tous les critères de l’affichage, et ils pourraient hésiter à poser une question en classe ou à prendre la parole lors d’une réunion au travail parce qu’ils craignent de paraître stupides s’ils ne connaissent pas déjà la réponse.
  • Les « génies naturels » qui lorsqu’il doit lutter ou travailler dur pour accomplir quelque chose, pense que cela signifie qu’il ou elle n’est pas assez bon. Ces personnes sont tellement habituées à ce que les compétences viennent facilement, que lorsqu’elles doivent faire des efforts, leur cerveau leur dit que c’est la preuve qu’elles sont une imposture.
  • Les « solistes / solitaires » qui pensent qu’ils doivent accomplir des tâches seuls et que, s’ils ont besoin de demander de l’aide, cela signifiera qu’ils sont dans l’échec ou dans l’imposture.
  • Les « surhommes » ou les « super-femmes », qui se forcent à travailler plus dur que leur entourage, pour prouver qu’ils ou elles ne sont pas des imposteurs. Ils ressentent le besoin de réussir dans tous les aspects de la vie – au travail, en tant que parents, en tant que partenaires – et peuvent se sentir stressés lorsqu’ils n’accomplissent pas quelque chose.

 Quelques pistes pour surmonter le syndrome de l’imposteur ?

  1. S’accepter tel que l’on est
  • Identifiez vos points forts et atouts, ce que vous avez réalisé ou ce pour quoi vous pouvez vous considérer compétent(e).
  • Reconnaissez vos éventuels points faibles. Réfléchissez à la façon de les combler si ces points faibles vous gênent
  • Tirez les enseignements positifs de vos échecs.
  1. Légitimer ses réussites pour gagner en assurance

Pour surmonter le syndrome de l’imposteur, apprenez à regarder ce que vous faites de bien et félicitez-vous pour cela.

Cela n’implique pas de ne pas voir ce qui aurait pu être mieux, mais de savoir mieux considérer ce qui a été réussi. En effet, n’essayez pas de lutter contre votre envie de perfection, ou contre votre besoin de réussite. Vous n’y parviendrez pas.

Pour constater que vous n’avez aucune raison d’avoir le syndrome de l’imposteur, portez votre attention sur ce qui est concret et positif : ce qui a été réussi, ce que vous avez appris, ce qui vous permet de progresser…

  1. Se libérer des pensées négatives

 Le syndrome de l’imposteur est également synonyme de pensées négatives. Pour le surmonter, il est donc primordial de :

  • Se libérer des pensées et croyances négatives.

Demandez vous quelles sont les tâches, les missions ou les situations qui vous angoissent, et essayez de cerner pour quelle(s) raison(s) vous éprouvez ces craintes.  Vous verrez certainement apparaître certaines pensées négatives récurrentes.

Exemples de pensées négatives favorisant le syndrome de l’imposteur :
– « S’il voit que je ne sais pas le faire , il va penser que je suis nul(le). »
– « Je n’y arriverai jamais. »
– « Si je me plante c’est foutu ! »
– « Je suis le(la) plus mauvais(e) de l’équipe. »

  • Transformez ses pensées négatives en pensées positives.

Exemples de pensées négatives tournées en pensées positives :
– « Une fois qu’il m’aura expliqué comment le faire, je serai en mesure de me débrouiller seul(e). »
– « Cela ne va pas être facile et c’est angoissant, mais je vais faire de mon mieux  pour m’en sortir. »
– « Ce projet a des enjeux importants, je vais le préparer avec soin. »
– « Il n’y a pas de raison que je sois inférieur(e) aux autres, j’ai mes points forts et mes points faibles comme tout le monde. »

  1. Apprendre à lâcher prise.

Vous pouvez adopter certaines techniques de lutte contre le stress telles que la respiration, la relaxation, la méditation, la visualisation positive ou encore la cohérence cardiaque.

  1. Demander et accueillir le feedback positif

 Les preuves d’encouragement et de félicitations, les témoignages, les recommandations sont autant de signes de reconnaissance nourrissant pour l’estime de soi.

  1. Créer ou s’engager dans une communauté

 Cela permet de nourrir le besoin d’appartenance et de sortir de l’isolement, de la solitude et de relativiser ce que l’on pense de soi.

Sous réserve, bien sûr, d’avoir trouvé une communauté bienveillante et authentique, c’est aussi l’occasion de rencontrer des personnes qui doutent, partagent leurs questions et leurs difficultés (voir les témoignages recueillis par Alexandre Dana, dont le sien, courageux, d’ailleurs, dans son livre, « Entreprendre et (surtout) être heureux ». Vous pourrez apporter votre contribution, tester des choses, partager vos talents et de recevoir des retours positifs ou des conseils pour vous améliorer.

  1. Se fixer des objectifs

 Dans le cadre d’un projet important, ou si vous vous avez besoin de vous prouver des choses, fixez vous des objectifs pour éviter le syndrome de l’imposteur.

Il peut s’agir de programmer les différentes étapes de réalisation, d’entreprendre une formation ou des actions pour renforcer vos compétences.

L’idée, c’est que vous teniez les rênes, que vous preniez les décisions, et que vous puissiez vous attribuer sans aucun doute possible vos actions et réussites.

  1. Entamer un travail personnel

– Pour apprendre le lâcher prise
– Pour comprendre et rassurer ses peurs
– Pour travailler sur ses croyances limitantes
– Pour booster l’estime de soi
– Pour trouver sa raison d’être (avec l’IKIGAI)
– S’engager dans un bilan de compétences

 

Au fond, le syndrome de l’imposteur concerne les personnes qui manquent d’Estime de Soi et ce syndrome conduit à grignoter l’Estime de Soi, enfermant la personne dans un cercle vicieux dont il est parfois difficile de sortir.

Si vous pensez ressentir le syndrome de l’imposteur et surtout, si cela vous contrarie, vous bloque dans vos projets, vos envies, vos rêves, je vous propose de vous accompagner personnellement sur votre propre chemin d’évolution à travers :
 “Le petit livre de l’estime de soi”, publié aux Editions First.
– La découverte de votre type psychologique avec le MBTI.
– Une formation en e-learning, “6 mois pour booster l’estime de soi”
– Un bilan de compétences-IKIGAI (éligible au CPF)
– Des parcours collectifs et du coaching individuel pour travailler l’estime de soi.

Mariette Strub

 

 

 

 

 

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