L’hyperactivité est un trouble largement étudié et relayé dans les médias.
Mais quels en seraient les fondements ?
L’hypothèse d’une anomalie d’ordre neuro-biologique, à savoir un dysfonctionnement du système dopaminergique ou un dysfonctionnement du système thalamique et frontal, n’est à ce jour pas validée par les scientifiques.
Ceux-ci s’orientent plutôt vers un modèle multifactoriel regroupant des facteurs psychopathologiques endogènes, exogènes et interactifs. Les facteurs endogènes seraient de l’ordre de ma prédisposition (génétique, cognitive, …) et les facteurs exogènes renverraient à l’environnement, source de déclenchement des symptômes.
Dans le cadre de ce modèle multifactoriel, le syndrôme de l’hyperactivité s’expliquerait de la façon suivante :
– Il proviendrait d’un échec du refoulement en période de latence. Ainsi, les affects vécus comme menaçants sont simplement réprimés mais cette inhibition superficielle serait levée en situation difficile ; l’énergie pulsionnelle se libérant non dans la représentation (univers symbolique) mais dans l’agitation.
– L’hyperactivité serait, paradoxalement, un phénomène auto-calmant.
– L’hyperactivité serait une défense hypomaniaque contre la dépression.
– L’hyperactivité serait une réponse en réaction à des contextes singuliers de faillite des processus d’attachement initiaux ou de structure abandonnique. Elle permettrait que se constitue une 2ème peau motrice.
– L’hyperactivité serait un processus contra-phobique qui protège d’un objet phobogène que serait le vide, le néant, l’ennui.
Quels sont les symptômes qui caractérisent l’hyperactivité ?
Les enfants hyperactifs sont instables et agités. Ils peuvent être violents et provocateurs. Ils ont une faible tolérance à la frustration. Ils établissent souvent des liens incestuels et exclusifs avec la mère. Ceux-ci se manifestent notamment par des troubles du sommeil fréquents. Ils ont une soif d’amour et éprouve celui de leurs parents à leur égard en repoussant les limites. Ils vérifient ainsi la résistance de l’objet à leurs comportements destructeurs. Si celui-ci (père ou mère) “survit” à la provocation, l’enfant va rechercher du réconfort pour faire face à la détresse qui va l’animer alors.
Comment aider son enfant hyperactif ?
La pulsionnalité non contrôlée de l’enfant conduit à l’agir. Par la violence, l’enfant recherche la contenance qu’il n’a pas et tente d’échapper à la détresse.
Pour aider son enfant, il est conseiller de l’aider à contenir cette violence c’est-à-dire ne pas la nier, ne pas se laisser déborder et ne pas la lui restituer.
Le travail psychique (dès les premiers mois de la vie de l’enfant) se fera par l’adulte. Le traitement de la violence s’opérant grâce au sentiment de culpabilité ; l’adulte sera dans un premier temps le sur-moi de l’enfant. Un sur-moi qui contient, qui limite sans être destructeur, c’est-à-dire qui retient et transforme. Cette fonction intégratrice est possible notamment en reprenant les comportements de l’enfant et en les plaçant sur le registre symbolique du jeu.
Mariette Strub