Le métier de coach est difficile et connaît depuis quelques années un engouement tant du côté des professionnels que des personnes désireuses d’en bénéficier.
C’est pourquoi, même si beaucoup de gens « s’improvisent » coach sans avoir suivi de formation préalable, il me paraît essentiel que les futurs praticiens connaissent les paradoxes du coach :
1- Le paradoxe lié à la motivation intrinsèque de devenir coach
Choisir de d’être coach, c’est penser que l’on peut aider l’autre. Cela présuppose donc un minimum d’estime de soi voire d’orgueil. Or, le processus de coaching consiste à accompagner une personne dans une direction et suivant des méthodes qui lui conviennent et non la diriger là où l’on aimerait qu’elle aille. Et, ceci n’est pas possible si le coach reste accroché à son propre cadre de référence et à ses valeurs et s’il ne sait avoir la distance nécessaire avec ses désirs qu’il risque alors de projeter sur la personne coachée.
2- Le paradoxe lié à au contrat tri-partite
La décision de démarrer un coaching relève le plus souvent de l’entreprise. C’est elle qui est commanditaire et à ce titre, elle participe à la définition des objectifs et finance la prise en charge. Or, le destinataire de l’action est le coaché et il doit être volontaire, s’approprier les objectifs et être acteur de son coaching en s’appuyant sur ses besoins propres plutôt que sur les attendus réels, supposés, dits ou non dits de son entreprise.
3- Le paradoxe lié au processus de changement
Le coaching s’inscrit dans une démarche de changement. Ainsi, la première étape consiste à construire la confiance avec le coaché afin qu’il accepte, dans une certaine mesure, de s’en remettre au coach c’est-à-dire de le considérer comme suffisamment contenant et protecteur pour oser changer. Or, cette première étape suppose qu’il opère une régression, régression qui va le replonger dans une situation de dépendance au coach. Si cette situation perdure ou se fixe à ce stade, on rentre de plain-pied dans une relation fusionnelle incompatible avec une recherche d’autonomisation qui constitue le but ultime du coaching.
4- Le paradoxe lié au positionnement du coach
Comme je le mentionnais plus haut, l’entreprise-cliente est l’employeur du coach et non le coaché. Le coach est donc soumis à un cahier des charges. Il doit, dans une certaine mesure, lui rendre des comptes. C’est pourquoi, il lui faut tout autant expliquer clairement les principes éthiques auxquels il se réfère mais aussi, assumer et assurer dans les faits le devoir de réserve (secret professionnel) auquel il est tenu afin de permettre qu’une relation d’alliance basée sur la confiance puisse se construire avec le coaché.
Mariette Strub