A l’heure des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, il devient incontournable et indispensable de savoir utiliser son réseau.

1- Qu’est-ce qu’un réseau ?

Un réseau est une communauté de personnes regroupées ponctuellement ou plus durablement autour d’un objectif commun et de valeurs partagées.

2- A quoi peut-il servir ?

Le réseau offre une structure qui permet d’échanger des informations et des compétences. Il peut donc servir à donner ou recueillir des idées, des avis sur un projet et ainsi à enrichir un point de vue en lui apportant une dimension créative par le croisement des regards portés sur lui. Le réseau donne également l’occasion de vivre des expériences collectives et de se lancer dans des projets ambitieux dans lesquels les compétences complémentaires vont se conjuguer.

3- Quels sont les rôles et fonctions au sein d’un réseau ?

Le rôle renvoie à ce qui est attendu de chacun par rapport aux identités sexuelles et professionnelles dans tel ou tel contexte socioculturel. Au sein d’un groupe, les participants prennent un rôle à leur insu en fonction de leur histoire singulière et du rapport qu’ils entretiennent avec l’entité groupe. Ce rôle est informel et changeant suivant le groupe auquel on appartient. On distingue traditionnellement les rôles de médiateur, procédurier, cheville ouvrière, clown, leader, opposant, suiveur, candide, créatif, …
Les fonctions sont formelles dans le sens où elles doivent être définies, attribuées et acceptées
par les membres du groupe. Pour qu’un « groupe à tâches » soit opérant, il est impératif que trois grandes fonctions soient présentes :
Facilitation : cette fonction est centrée sur le processus dans sa dimension structurelle. Relèvent de cette fonction l’organisation, les modes opératoires, les procédures, les méthodes et outils, la gestion du temps et des ressources, …
Régulation: cette fonction est également centrée sur le processus mais dans sa dimension relationnelle. Nous sommes ici sur les aspects psychoaffectifs : les relations entre les personnes, les amitiés et les antagonismes, la confiance et la méfiance, … Bref tout ce qui fait le climat au sein du groupe.
Production: cette fonction est centrée sur le contenu. Il peut s’agir de la teneur des échanges (idées, décisions, avis, questions, propositions, conseils, …) ou des actions concrètes et des réalisations du groupe (rédaction d’un cahier des charges, conception d’un livret d’accueil, réalisation d’une maquette, …).
Pour que la production du groupe soit au rendez-vous tant en quantité qu’en qualité, il est nécessaire que les fonctions de support (facilitation et régulation) soient remplies.

La fonction va dépendre notamment de la façon dont le réseau va se constituer. En êtes-vous l’initiateur ou avez-vous été contacté pour intégrer un réseau existant. Selon le cas, votre niveau d’engagement et votre degré d’implication dans les décisions seront différents. Vous pourrez être garant des valeurs,demandeur d’informations, pourvoyeur d’informations, coordinateur, expert, conseiller, …

4- Quelles sont les règles à respecter pour appartenir et faire vivre un réseau ?

Appartenir à un réseau et faire en sorte qu’il soit efficace présuppose de respecter six règles fondamentales :
La réciprocité : même si le plus souvent, fonctionner en réseau procède pour chacun de ses membres d’un besoin singulier, on ne peut se placer exclusivement sur le registre de la demande sans avoir donné quelque chose au préalable ou conséquemment à sa requête. Il est d’ailleurs plus facile d’être en position de demandeur lorsqu’on a initié l’échange par un apport, de quelque ordre qu’il soit, au réseau ou à l’un de ses membres. Le principe de réciprocité repose sur la générosité, le sens de l’opportunité et la capacité à discerner au sein du réseau les besoins spécifiques de chacun de ses membres: savoir donner à la bonne personne, ce qu’elle attend, au moment adéquat. Cela nécessite une bonne perception de l’environnement et une relative proximité avec les membres du réseau (se connaître suffisamment). Par ailleurs, il faut accepter que l’échange ne se fasse pas forcément dans l’instant, que la personne à qui je donne ne soit pas forcément celle qui me rendra et que le contenu puisse différer. Par exemple : je recommande à A un ouvrage qui peut l’éclairer dans ses recherches, A propose à B de s’associer dans le cadre d’une offre commerciale et B me propose de co-animer des prestations de formation ; ces échanges pouvant se dérouler sur 6 mois.
La confiance : elle se construit dans la durée et va s’appuyer sur des rapports de similarités a priori (qui se ressemblent, s’assemblent) ou a posteriori (on prend le temps de faire connaissance). Dans tous les cas, les expériences menées en commun seront autant de jalons permettant à la confiance de naître au sein du réseau. Pour cela, la fiabilité, le respect, la reconnaissance de l’autre dans sa singularité et la disponibilité seront des atouts précieux.
La communication : dans la mesure où le réseau est constitué de membres qui ne sont pas nécessairement réunis dans un même lieu, ni au même moment, il peut être considéré comme un groupe virtuel. C’est pourquoi, la communication se doit d’être fluide et spontanée. On privilégiera la bienveillance, l’écoute et le parler vrai. Connaître la fonction et les spécificités de chacun doit permettre une communication plus directe (je choisis mon interlocuteur) et pertinente (je lui transmets l’information utile). Pour que ceci soit possible, chacun des membres sera actif dans la recherche d’information et réactif dans la retransmission de l’information.
La coopération : le mode de fonctionnement le plus performant dans le cadre d’un réseau basé sur la parité de ses membres est la coopération. Savoir coopérer c’est faire preuve de la maturité personnelle suffisante pour prendre sa place au sein du réseau (avoir conscience, reconnaître et faire reconnaître ses compétences) tout en reconnaissant ses limites (ce au-delà duquel je ne peux, ni ne veux aller). L’affirmation de soi (oser dire, oser faire, oser être) est une condition sine qua non pour savoir gérer les conflits et adopter une posture propice à la concertation. En effet, dans la mesure où le réseau est une structure souple et changeante, les règles du jeu renégociées à tout moment, la flexibilité doit être de mise.
L’engagement : un réseau sera d’autant plus solide qu’il s’inscrira dans le temps. Pour ce faire, l’engagement doit être total et sincère. Savoir, s’engager : c’est être fidèle dans sa relation a l’autre : on privilégiera le réseau. Savoir s’engager, c’est aussi être responsable de ses actes, de ses décisions, de ses choix et faire preuve d’autonomie. En effet, pour que sa relation aux autres membres du réseau soit juste, il est important d’entretenir un rapport qui ne soit ni la dépendance, ni l’indépendance mais l’inter indépendance. Chacun doit avoir suffisamment besoin des autres et tirer un bénéfice de son appartenance au réseau mais aussi, être utile au réseau tout en ayant une vie propre en dehors de celui-ci.
Le libre arbitre : l’engagement doit aller de pair avec le libre arbitre. Chacun doit se sentir libre d’intégrer ou de sortir du réseau, libre de donner ou de refuser de donner une information, … On ne doit, en aucun cas, observer des manœuvres de coercition (l’intimidation, la menace même voilée, la force, …) ou de manipulation (le chantage, les promesses, le stratagème, …). En contrepartie, chacun doit accepter la position de l’autre, même si elle nous est désagréable, tout en ayant l’exigence qu’elle soit argumentée.

Fonctionner en réseau, c’est choisir ses partenaires pour faire fructifier ses idées et ses projets.

Alors, à vous de jouer !

Mariette Strub

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