Le petit d’homme est dans l’obligation d’apprendre car il naît prématurément. A la naissance, il n’a pas de capital génétique massif d’où cette nécessité qui va le conduire à cette reconquête personnelle pour se réapproprier les choses. Apprendre est donc de la responsabilité de chacun. Cela demande de l’énergie et de la persévérance. Les premiers pas sont souvent chaotiques, non linéaires puis, petit à petit, de l’ordre va émerger. L’acquisition de savoirs va constituer un socle sur lequel on doit pouvoir s’appuyer. Ces savoirs nous donnent des clés pour comprendre le monde et pour agir. De même, ils nous apportent une structure et un cadre rassurant, ce qui est fort utile. A contrario, ce socle, pour solide qu’il soit, présente un inconvénient majeur : il a tendance à figer notre pensée par l’adoption de principes parfois rigides. C’est pourquoi, tout nouvel apprentissage suppose que nous entrions dans un processus de déconstruction-reconstruction.
En effet, dans un 1er temps, il nous faut accepter de remettre en cause ce que l’on connaît pour pouvoir accepter les nouvelles informations. Puis, dans un 2ème temps, un réaménagement va s’opérer et celles-ci vont être intégrées aux informations pré-existantes.
Or, comme il peut être douloureux de renoncer à ses certitudes, l’apprenant oppose des résistances (peurs, blocages, échecs, objections, …).

Pour contourner ces résistances, l’utilisation de la médiation, et en particulier de la médiation artistique, offre au formateur un moyen précieux et efficace.
La puissance de ce procédé est de s’adresser à l’imaginaire des personnes, à leurs émotions, leurs sensations et leur intuition, de les reconnecter avec leur enfant intérieur. Ainsi, par le jeu et dans le plaisir, il devient possible de neutraliser et de lever les freins du mental (rationalisations, jugements, peur de ne pas être à la hauteur, volonté de donner la bonne réponse, …).


Quelques exemples d’application auprès d’un public adulte en entreprises :

– Se présenter en s’appuyant sur des photos,
– Inventer un chant choral pour travailler l’écoute, le feedback, l’empathie et la coopération,
– Créer et mettre en scène une pièce de théâtre pour représenter, comprendre et résoudre les problèmes au sein d’une équipe,
– Utiliser de la pâte à modeler pour évaluer une formation.

Mariette Strub

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