Dans tout métier d’accompagnement, que l’on soit formateur, coach, facilitateur, thérapeute, il est essentiel de poser un cadre d’intervention.

1- QU’EST-CE QUE LE CADRE ?

Il est possible de définir le cadre à différents niveaux :

1er NIVEAU 

Lorsque l’on est amené à interagir, à travailler en groupe (Ex. réunion, formation coaching, bilan professionnel, entretien d’appréciation, …), il est indispensable de poser ce que l’on appelle un cadre de travail. Celui-ci correspond aux règles du jeu qui vont régir les relations entre les personnes. Ces règles peuvent porter sur trois des constituants propres à la situation :

a) Les méthodes et les procédures de travail

Il s’agit de définir la façon dont on souhaite ou dont on doit travailler. Quelles seront les tâches, les modes opératoires, les techniques et outils ? On peut aussi formuler ce qui concerne les rôles et responsabilités de chacun. Et enfin, intégrer la dimension temps (heure de début, heure de fin, séquencement, …).

b) Les rapports humains et le processus relationnel

On est ici dans ce qu’on pourrait appeler des règles de bonne conduite ou règles de vie. Pour que le groupe fonctionne dans de bonnes conditions, il est impératif que celui-ci se dote de valeurs et clarifie les comportements attendus par chacun de ses membres (Ex. bienveillance, ponctualité, confidentialité, respect, …). Il peut être également utile, pour réguler les échanges, de prévoir ce qui devra être fait en cas de conflits d’opinion, de démotivation, de prise de pouvoir, d’échec, de réussite, …

c) Le contenu et la production du groupe

La 3ème composante sur laquelle doit porter le cadre, correspond à l’objectif que se donne (ou qui est donné) le groupe et aux résultats (partiels et final) que celui-ci peut, veut, doit ou va obtenir. Le groupe doit s’interroger sur le pourquoi (dans quel but ?) et le pour quoi (en vue de quoi ?, pour réaliser quoi ?).

2ème NIVEAU 

Il est également possible de définir un cadre topographique : Dans quel lieu vont se situer les échanges, comment peut-on (doit-on) aménager l’espace, quel degré de confort viser ? …

3ème NIVEAU 

Ce niveau correspond au cadre que l’on peut poser entre les personnes qui interagissent (in-group) et l’extérieur ou l’environnement (out-group). Il peut être alors décidé du type de relation que l’on souhaite entretenir avec les autres groupes, de ce que l’on souhaite qui soit dit de nous ou de nos actions à l’extérieur, …

2- COMMENT POSER UN CADRE ?

Pour qu’un cadre soit opérant, il est impératif de respecter les étapes suivantes et ce, avant même, de se mettre au travail :
– exprimer les règles qui paraissent nécessaires au bon fonctionnement du groupe compte tenu de sa constitution, des objectifs qui lui sont assignés et des variables de l’environnement,
– clarifier ces règles, c’est-à-dire s’assurer d’une formulation univoque et accessible à tous,
– susciter l’adhésion pour que chacun s’y reconnaisse, en comprenne l’intérêt et accepte de s’y « soumettre ».

Il est bien évident qu’un cadre, pour rigoureux qu’il soit, ne doit pas pour autant être rigide. Il doit, à tout moment, et quand cela est jugé nécessaire, pouvoir évoluer et être adapté aux circonstances.

3- A QUOI SERT LE CADRE ?

Il fournit aux personnes des repères structurants et rassurants (« je sais comment les choses doivent ou peuvent se passer »). Il permet de donner à chacun les éléments de protection et les permissions (les interdits, les droits et les devoirs respectifs, …) suffisants pour créer un espace de parole, de liberté et de création.
Sur le plan symbolique, le cadre renvoie à la loi du père.
Si le groupe ne se dote pas d’un tel référentiel commun, le climat en son sein sera vécu comme anxiogène et l’insécurité ressentie par les personnes risque de faire émerger des comportements de repli ou d’agressivité. De plus, la méfiance va croître, les mécanismes de défense propres à chacun vont se faire jour et des luttes de pouvoir sur une base autocratique ont toutes les chances d’apparaître. Lorsqu’il n’y a pas de lois issues d’un processus démocratique, c’est la loi de la jungle qui va primer.

Mariette Strub

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